[…] Abraham a eu l’instinct que Dieu a quelque chose à voir avec la paternité. Il lui aura fallu pour cela, éprouver longuement le désir lancinant d’avoir un fils né de sa chair et de Sara, la chair de sa chair… un fils en qui se reconnaître, se prolonger, se survivre, c’est à dire vivre indéfiniment, à l’infini.Abraham se tourne alors vers l’Unique qu’il a déjà préféré à son propre père, pour qui il a tout quitté, en présence de qui il s’efforce de marcher : Donne-moi un fils !Et quand le fils du rire est là… Abraham sait bien qu’il n’est pas totalement sien. En le lui donnant, Dieu lui a donné quelque chose de Lui-même qui devrait lui revenir un jour, quelque chose qui participe de la vie même de Dieu, et donc de la victoire sur la mort, de l’être même de Dieu qui est de donner la vie.
- La Parole de Dieu est un PUITS. Toute Parole, chaque parole… Au désert de notre langage, il y a des « mots creux », et il y a aussi des « puits » […].Celui qui veut écouter Dieu découvrira ces puits, chacun le sien. La Parole qui se livre, il fait encore la forer, la sonder… Un mot univoque est trompeur, on croit ne voir qu’un roc. Frapper ce roc… il en sort de l’eau. On peut aussi buter longtemps sur les mots… en Jésus, ils deviennent Parole de vie, puits sans fond auquel on revient sans fin (les autres fontaines n’ont plus la même saveur, même si elles puisent à la même nappe d’eau (sans doute une question de profondeur). […]
Comment jeune, garder pur son chemin ? (Ps 118,9)
Comment ayant pris le risque de marcher sa vie,
comment ne pas s'égarer, par des chemins trompeurs : chemins de grandeur, de mensonge, voies sans issue, sentiers... impurs ?
Joseph, toi, le voyageur, le pèlerin, homme de la route... mais aussi de la maison, de l'atelier et du voisinage, veux-tu nous dire un peu comment tu as pu, jeune, - et nous le sommes aussi dans la Grâce nouvelle - garder pur ton chemin d'humanité ?